La salamandre tachetée

Vous l’avez vue le soir, quand il pleut, à se balader tranquille dans l’herbe ?? Il faut dire que question camouflage, c’est raté, on la voit de loin !!
 
Eh oui, la salamandre tachetée se fiche bien d’être visible comme un éléphant au milieu du couloir. C’est même fait exprès, pour faire peur aux prédateurs imprudents qui auraient l’idée saugrenue de machouiller sa queue ou de lui croquer une patte. Car en fait, la peau épaisse et brillante de cette petite maline est munie de nombreuses glandes, glandes qui sécrètent une fine couche de mucus empoisonné par une neurotoxine. Malheur aux gourmands : cette neurotoxine est mortelle à forte dose. Donc, avis à la population : ne mangez pas de peau de salamandre (ni de salamandre entière d’ailleurs) : c’est trèèès mauvais pour la santé. Bon, de toute façon, si vous essayez, vous verrez que c’est franchement infect…
 
La peau de cette mignonne petite bestiole recèle d’ailleurs bien d’autres surprises ! Ces motifs noir et or sont comme des empreintes digitales, ils sont uniques et spécifiques à chaque individu. Très pratique pour les distinguer et ne pas commettre d’impair, surtout le soir dans l’obscurité.
 
Plus sérieusement, la peau de la salamandre est comme celle des grenouilles : elle lui permet de respirer ! Mais cela ne fonctionne bien que dans un milieu humide, ce qui explique que cette jolie bestiole affectionne les forêts et plus généralement les milieux au sol assez humide.
 
Mais, mais… Regardez, que fait-elle ? Elle se contorsionne dans tous les sens, on dirait qu’elle retire son pyjama !!! Eh oui, cela lui arrive ; pas de retirer son pyjama, mais de muer. Un sacré bin’s : la salamandre commence alors par frotter sa tête ou sa bouche contre du bois, des pierres ou un autre support. Une fois la tête est libérée de la vieille peau, ça devient coton : si l’ancienne peau enserre trop fortement le cou, cela peut conduire dans certains cas extrêmes à une mort par suffocation, en particulier chez les jeunes spécimens. Au moyen de mouvements saccadés, l’amphibien essaie ensuite de faire descendre la peau sous la poitrine afin de libérer ses pattes avant puis arrière pour finalement se débarrasser complètement de son ancienne peau. L’ancienne peau est souvent mangée, ouf, après des efforts pareils, elle a forcément un petit creux !
 
Je sais pas pour vous, mais moi je suis bien content que mon pyjama soit beaucoup plus pratique à retirer, et d’avoir autre chose à manger pour mon petit déjeuner chaque matin…
 
Et en plus, évidemment, comme la sécrétion de toxines est fortement réduite pendant la mue, la pauvrette doit se trouver un coin bien à l’abri pour la manip’… Vous parlez d’une vie !
 
Bon, en même temps, une fois ce mauvais moment passé, c’est bon, elle ne craint plus les prédateurs. Et elle peur repartir en chasse ! A elle les petits invertébrés… et les limaces. Et moi, comme tout jardinier, jj’aime d’amour toute bestiole qui mange les limaces.
 
Salamandres, je vous aime !!!!
 
La brave bête part donc en chasse pendant la nuit. Ses grands yeux noirs détectent les mouvements tant qu’il y a suffisamment de lumière. Les léimaces les plus malines feront les mortes et regarderont la salamandre leur passer à côté en rigolant doucement… Eh oh, on est là tu nous as pas vues !!!

Sauf que une fois la nuit vraiment tombée, la fête sera finie : l’odorat prendra le relai et là, hasta la vista baby, crouic, c’est bon les limaces, miam miam !

Pour en savoir plus sur la salamandre tachetée...

Trois vidéos pour l’observer dans sa vie de tous les jours… et découvrir d’autres surprises !